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434 HISTOIRE DE LA TAPISSERIE
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avait concédé, à Mérou la jouissance gratuite de tous les bâtiments, plus une somme de 3,000 francs par an pour leur entretien. Il devait recevoir en outre annuellement 30 livres pour chaque apprenti et 20 livres pour chaque ouvrier attiré de l'étranger. Il jouissait de l'exemption complète de tailles, de droits d'octroi et de douane pour toutes les matières mises en œuvre à la manufacture. Le roi se chargeait de fournir les modèles. Enfin, interdiction était faite à tout entrepreneur de s'établir à Beauvais ou dans un rayon de quinze lieues autour de la ville. Ajoutons que, depuis 1721, un peintre, Jacques Duplessis, était attaché à la maison pour apprendre le dessin aux jeunes apprentis; le traitement de ce professeur était aussi payé par le roi.
Malgré ces avantages de toute sorte et des avances considérables, qui s'élevèrent jusqu'à 200,000 livres, l'entreprise se trouvait dans la situation la plus précaire quand on eut l'idée d'examiner de près la gestion. On reconnut alors des falsifications de chiffres dans les livres. L'affaire devenait fort grave. Mérou fut trop heureux de se tirer de ce mauvais pas en s'engageant à restituer les sommes détournées.
En 1726, Jean-Baptiste Oudry fut appelé à remplacer le peintre Duplessis, dont l'insuffisance avait été reconnue. Moyennant un traitement annuel de 3,500 livres, Oudry était chargé de montrer le dessin et l'emploi des couleurs aux ouvriers comme aux compagnons et aux apprentis. Il était de plus tenu de fournir tous les ans les patrons d'une tenture de dix-huit aunes et le modèle peint d'une bordure. Quand Mérou eut été renvoyé pour malversation, Oudry échangea le titre de peintre de la manufacture contre celui de directeur. Sa nomination remonte au 23 mars 1734. U resta donc une vingtaine d'années en fonctions, puisqu'il mourut le Ier mai 1755. Cette période marque l'apogée de la prospérité des ateliers de Beauvais.
Cependant l'administration de Mérou n'avait pas été absolument stérile. Trente-huit tentures, quatre portières, quatre canapés et vingt-quatre fauteuils avaient été terminés. Mais ils se vendaient à. perte, et, au moment de son départ, la manufacture penchait vers la ruine.
Oudry remet tout en ordre. Il s'associe Nicolas Besnier, ancien échevin de Paris, charge probablement de la partie administrative, tandis qu'Oudry se réserve la direction artistique. U déployé une
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